INTRODUCTION
U n soir paisible, dans la profondeur du silence, j’entendis comme deux voix qui échangeaient des propos qui m’intriguèrent !
J’allais coller mon oreille à la porte de ma conscience, elle était entrouverte…… Un vent léger soufflait ……
C’étaient la FOI et la RAISON qui dialoguaient…
Leurs propos rythmés me rappelèrent quelques auteurs anciens à la manière d’un RACINE ou d’un, CORNEILLE, mais en moins bien !
Pourquoi ? Je ne le sus jamais !
Par contre, il n’était pas inintéressant de les entendre je pris en note tout ce qui fut échangé.
Ces deux sœurs terribles s’expriment quelquefois au féminin, quelquefois au masculin…
Je soupçonne qu’elles passent alors par moi, mais peu importe…
Surtout, n’allez pas leur répéter mon indiscrétion ! Nous sommes liés depuis si longtemps, Elles et moi !
Oh! Certes, la FOI se perdit de temps en temps, la RAISON aussi s’égara dans les méandres de mes interrogations,
Mais, lisez ou écoutez plutôt : devenez mes complices et rêvons à leur conclusion !
Edmond
NDR : Nous avons scrupuleusement respecté la ponctuation et la mise en page du texte original.
LA FOI ET LA RAISON
La Raison.
La Raison se fâcha…
» Quand donc cesseras-tu de t’imposer à moi
Toi qui n’as jamais su appeler un chat … un chat !
Tu m’embrumes souvent par d’étranges idées.
Va-t’en ! Va au couvent ! Il me faut travailler?
Le savoir, c’est pour moi
Tout entier pour moi seul,
L’utopie, c’est pour toi. »
La Foi.
« Et pour toi, le linceul, lui répondit la. Foi ! »
La Raison.
« Je devrais t’ignorer, donneuse de leçon,
Car je suis le concret, car je suis la Raison !
Tu n’es qu’une illusion un rêve dépassé,
Pas même un embryon de la réalité.
Le chemin que tu veux parcourir est flou,
Le mien, celui de ceux affrontant ton courroux,
N’a que faire des cieux, cette vision des fous.
Je ne suis pas peureux, la mort ne m’effraie pas,
Elle me gêne un peu car je hais le trépas
Cet homme que je sers
Souffre souvent tu sais !
Pourquoi tout ce concert
De vierges éplorées
Quand, voyant son hiver, il crie, il désespère ?
Je ne puis rien pour lui et personne avec moi
Son printemps est fini : le temps ne revient pas !
Prêt à tout, dans sa peur il rejoint ta folie
Et ne croit plus qu’il meurt quand il quitte la vie,
Tu bafoues la raison, tu ignores les lois,
Tu me fais la leçon : nous ne t’écoutons pas…
Dieu merci… Dieu merci…
Voilà que je m’égare aussi ! «
La Raison.
« Grâce à moi l’homme voit tout ce qui peut se voir
Il acquiert le savoir
En luttant pied à pied
Contre l’adversité
Contre l’obscurité, celle des religieux
Prêchant qu’il faut souffrir si l’on veut être heureux !
Oserais-tu encore le redire aujourd’hui ? «
La Foi.
« Je confirme et j’appuie : il en est bien ainsi
Mais il faut nuancer le propos. Cela dit,
Puis-je enfin exprimer ce qui m’est dévolu ?
Vas-tu me condamner sans m’avoir entendu ?
Tu me fuis trop souvent
Je dois seule affronter
Tout ce que l’on prétend
Qu’il te faut repousser ;
Cheminons de concert :
Si tu te sépares de moi
Je me perds, tu t’égares.
Protège-moi, amie, des propos farfelus
Je veux savoir aussi les pourquoi attendus;
Ne les repousse pas,
Nous devons les trouver, toi et moi, moi et toi,
A nous deux de prouver que la vie post-mortem
N’est pas ce que l’on croit,
Qu’elle existe quand même,
Que cela va de soi.
Si tu veux, on le peut.
Ta science nous le dit, ma conviction aussi :
Œuvrons toutes les deux !
Et sachons l’exprimer.
Je pointerai mon doigt : tu suivras le trajet
Je suis celle « qui voit », tu es celle « qui sait »
Nous vivons cette vie après avoir vécu
D’autres nombreux sursis où nous avons déçu
Sachons nous élever toutes deux assez haut
Pour ne pas retomber au milieu de ces flots
D’êtres désespérés : ceux qui croient en la mort,
Pauvres ressuscités qui tomberont encore
Pour être submergés. »
La Foi.
« Ils veulent le bonheur, ils vivent la noirceur
Ils veulent de l’amour et l’Amour leur fait peur !
Ils ne croient plus en rien. Ils ne croient plus en Dieu . . .
Athées ou paroissiens, à vingt ans ils sont vieux !
A l’âge de l’éveil ils ont tout consommé de l’artificiel,
Ils errent désœuvrés…
Nous pouvons les aider :
Si je vois … Si tu sais…
Toi, ils t’écouteront
Car tu es la raison,
Moi, je te guiderai
En toute vérité,
En te suivant, ils me suivront
Et en vivant, ils survivront ! «
La Raison.
« Je reconnais bien là cette prose enfiévrée !
Que me montre ce doigt vers l’infini pointé ? «
La Foi.
« Tu l’as dit’ : l’Infini ! Son nom ? : Eternité. »
La Raison.
« Nous mourrons toi et moi, chacun ici le sait. »
La Foi.
« Il ne croit qu’à ce qu’il peut toucher,
Seulement à cela
Et tu l’y encourage;
Sur lui tu refermes la cage !
Croyant le libérer, tu le tiens prisonnier.
Tu peux lui démontrer que sa prison existe,
Il doit s’en contenter… Refuser toute piste
Qui pourrait le mener au delà du concret
Loin de cette raison qui ne sait plus pourquoi
IL lui faut raisonner !
Tout comme le dauphin
Cherchant éperdument l’issue de son bassin,
Effleurant de ses flancs la paroi de béton,
Il pense à son néant en dessinant des ronds !
Est—ce là son destin ?
Si tu es la raison, pourquoi ne dis-tu rien ?
Souviens-toi : il y a peu
Tu poussais les savants à le traiter de gueux,
Lui, le grand combattant, lui, le non diplômé,
Courageux dans sa peur, pétri de vérité :
Il s’appelait PASTEUR !
Est-ce bien raisonner quand tout ce que tu dis
Ne peut que renvoyer en deçà de l’appris ?
« GENERARE SPONTE »
Cette erreur rejetée ressurgit aujourd’hui
Et la raison se tait ?
Dois-je te rappeler que la causalité
Unit à tout jamais la cause et son effet ?
Que rien ne naît de rien et surtout pas la vie »
La Raison.
» Bien sûr que je le sais
Où veux-tu en venir ? «
La Foi.
« A ceci :
Qu’appelles-tu la vie ?
Explique-toi sans fard »
La Raison.
« Ce que l’on a écrit : qu’elle est née par hasard Et qu’elle se soumet à la nécessité. »
La Foi.
« Et cela te suffit ? «
La Raison.
« Des savants me l’ont dit, ils me l’ont démontré
La cellule, pour eux, n’a plus aucun secret.
Tout nous est expliqué,
Tu ne peux faire mieux que te documenter.
Tu sauras comme moi tout ce qu’il faut savoir, »
La Foi.
« Hasard ! Nécessité ?
Est-ce bien judicieux de les associer ?
Le premier apparat sans laisser supposer
Qu’il nous apparaîtra sans raison et sans lois,
La seconde obéit
A des lois opposées à la fatalité,
Ils ne peuvent s’unir,
Ou le premier est vrai et la seconde ne l’est pas
Ou, la nécessité … Et le premier n’est pas !
C’est à nous de choisir.
La nature ne peut
Se soumettre au hasard une première fois
Pour ensuite vouloir obéir à des lois…
Réfléchis donc un peu :
N’est-il pas comme Dieu ce hasard mystérieux
Venu de nulle part ?
Une chance voulut – une sur des milliards –
Qu’un beau jour l’homme fut !
Nous serions, d’après toi,
L’improbable accident qui pourtant arriva.
Un exemple fortuit, une erreur du néant !
Une sorte de fruit d’un arbre inexistant !
Une graine jetée par rien et nulle part
A bien voulu pousser, comme ça ! Par hasard ?
Et par nécessité, à peine un peu plus tard,
L’homme vit. L’homme est né !
Tu t’acharnes à prouver que la vie est venue
Un beau jour, sans façon.
Préparant tes cornues (1), composant le bouillon,
Dans ce potage cru, tu crées un tourbillon
(1) Expérience effectuée en 1955 par Stanley TILLER, « Expérience pré biotique » (Expérience de reconstitution de l’univers primitif dans lequel la vie a pu naître).
Animé par l’éclair mille fois répété
De l’électricité qui zébrait l’atmosphère
Aux temps originaux des débuts de la terre.
Et tu pousses un cri : Euréka, j’ai trouvé,
L’A.D.N. est bien né comme je le pensais.
Ta conclusion m’agrée.
N’oublie jamais qu’il te fallut « penser »
Avant que de tenter ce qui fut démontré !!
Eh ! Oui. La vie est là, après l’avoir voulu !
Sur terre ou on cornue
Rien ne naît du hasard.
La vie est un effet qu’une cause sous-tend,
Une cause « pensée » qui construit les « comment ».
Tu les as reproduits.
Il te reste à prouver le pourquoi de la vie. »
La Foi.
« Tu te trouves plus loin sans avoir avancé
La matérialité te tient dans ses filets
Ceux-là même tissés par tes soins éclairés.
Tu ne sais toujours rien :
Il me faut t’expliquer
La vie en son entier.
Penses-tu qu’un caillou puisse, tout seul, bouger ? «
La Raison.
» Me prends-tu pour un fou
Ou pour un demeuré ? «
La Foi.
» Et l’infime proton ? Et le photon ailé ?
Constamment agités sans rime ni raison ?
(Apparemment du moins)
D’où vient le mouvement qui les meut de si loin
Que nos plus grands savants s’interrogent on vain
Sur l’étrange défi de ces grains matériels
Débordant d’énergie, tout droit venue du ciel !
Ils correspondent entre eux, obéissent à leurs lois,
Ensemble ou deux par deux s’informent chaque fois
De ce que fait l’un d’eux.
Ce n’est pas moi qui le dis : ta science me l’apprend.
Le collapse du « PSI » (1) n’est pas moins qu’étonnant !
(1) Nom donné à l’expérience effectuée dans les laboratoires du C.N.R.S. par M. ASPECT Alain, sous la direction de M. OLIVIER COSTA DE BEAUREGARDS, Directeur de recherches en » Mécanique quantique relativiste «
Ecoute bien ceci :
Deux photons sont jetés vers deux polariseurs
Largement opposés, éloignés de plusieurs unités de longueur
Celle que tu voudras,
Cela ne compte pas !
Si l’un d’eux passe au « plus »‘
L’autre au moins passera;
Ou l’inverse,
Sans plus !
Ils respectent la loi :
Ni deux « moins », ni deux « plus »
Ils ne passeront pas, ça leur est défendu !
Passant en même temps leurs deux polariseurs
Les états respectifs qui sont alors les leurs le sont subitement !
Comment s’informent—ils
Tous deux au même instant ?
Quel que soit le trajet qui doit être emprunté.
La relativité défend formellement
Que ne soit dépassée la vitesse fixée
Par la constante « C » (2)
(2) Ici nos deux photons ne lui obéissent plus !
Par leur démonstration, jusque là inconnue ils violent l’interdit,
Ils contrarient Einstein;
Se moquant de l’écrit, ces deux petits vauriens
Ignorants du tourment causé aux physiciens,
Sans le moindre souci, s’informent simplement
A vitesse « infinie » !!
Cette expérience plusieurs fois répétée
Met en évidence cette réalité.
Oui mais… ce n’est pas tout !
Car la polarité de ces deux photons fous
C’est l’homme qui la crée.
Par eux, l’homme est partout au Cosmos relié !
Par son observation de la chose établie
La paire de photons, en tout point, obéit.
Il nous faut énoncer cet axiome inouï :
« L’homme est impliqué dans l’espace infini ! «
Alors qu’il construira
Sa pensée, pour trouver ce qu’il ne connaît pas,
Créant à son idée l’appareil de son choix,
L’observation des faits sera un compromis
Entre ce qu’il cherchait, l’œuvre de son esprit
Et la chose trouvée.
D’objectives valeurs, il n’en existe pas,
Car il est promoteur et acteur à la fois.
L’observateur s’inclut dans la chose observée
Et la chose observée
Avec l’observateur se trouve corrélée…
Qu’en dis—tu, chère sœur ? «
La Raison.
» Que j’y perds mon latin !
Et les autres avec moi.
Qu’il sera bien malin
Celui qui comprendra !
Si Einstein a raison, la loi qu’il nous dicta
Nous fait obligation de rester en deçà
De la célérité des rayons lumineux.
Tes deux photons ailés ne sont pas très sérieux ! »
La Foi.
« J’en conviens. Et après ?
Attendras-tu en vain qu’Einstein se soit trompé ?
Il faut rester serein.
La relativité mérite vingt sur vingt
Car tout fut démontré et fonctionne très bien.
Sans la moindre exception,
A part…ces deux photons du collapse du « psi »
Qui se moquent et se rient de toutes nos leçons…
Tu veux l’explication ? «
La Raison.
« Certes, je voudrais bien comprendre les pourquoi
Je serais très surpris qu’ils me viennent de toi ! »
La Foi.
« Ils viennent de l’Esprit ! «
La Raison.
» Enfin I Nous y voilà !
Ces fameux petits « grains » venant de l’au-delà
Dont la vie est sans fin,
Qui ignorent le temps,
Qui sont immatériels, faits d’un rayonnement
A nul autre pareil.
Ils nous sont étrangers mais -partout à la fois
Pouvant communiquer tout en ne bougeant pas.
Pour eux l’instantané est leur tasse de thé,
Ils conjuguent au présent les futurs, les passés
Qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils vivent à la fois. »
La Foi.
« Il en est bien ainsi, tu sais bien en parler
Mais je sens l’ironie que tu ne peux cacher
Avoue : tu n’y crois pas. «
La raison.
« En serais-tu surpris ?
Aucun de mes amis ne peut accréditer
L’étrange « grain d’Esprit »
Qu’ils doivent assimiler
A ton « grain de folie »…
Penses-tu avancer en te moquant ainsi ?
Fuir, au lieu de chercher, même les interdits,
Ne mène nulle part.
Le problème est posé. As-tu la solution ?
Vas-tu nous l’exposer hors de toute passion ?
Dis ? As-tu déjà vu deux cailloux se parler ?
Comment ces deux, intrus qu’on appelle photons
Pourraient communiquer on toutes occasions
S’ils n’étaient pas doublés de brillants « Spiritons » ?
La Matière ne fait qu’une chose : » peser «
La graine dans le sol donne un jour un géant !
Essaie de planter une brique, et attends !
Tu attendras longtemps
Avant de voir pousser le moindre » briquetier » !
Fécondité ou pas ! Ici est la question.
L’atome dans un cas, fera des rejetons,
Il s’en dispensera » oubliant » sa mission
Toutes les autres fois !
Etrange, n’est-ce pas ? «
La Raison.
« Etrange que pour toi !
Ou tu le fais exprès ou tu ne le sais pas,
Mais vouloir comparer ces deux éléments-là
C’est franchement abscons !
Crois bien que je retiens la rime qui me vient !
Je n’en pense pas moins ! «
La Foi.
« Tu ne sais répliquer que par la dérision.
As-tu peur de trouver une autre solution ?
Au lieu de critiquer par de bons arguments
Tu choisis d’en rester à ton entêtement !
Est-ce toi la Raison ?
Préfères-tu briller dans les moindres salons
Par des futilités ?
Tu dois aller au fond, traquer la vérité,
Moissonner ses leçons, rassembler les données,
Te poser des questions sans jamais te lasser.
Quand un pourquoi surgit il faut t’en emparer
Y penser jours et nuits sans te décourager. »
La Foi.
« La sublime énergie qui anime les grains
Les assemble et les lie pour un même destin :
Celui de procréer !
Ou de faire qu’ils soient matière inanimée
Comme rocher qui voit sur-lui la pluie tomber
Sans pouvoir l’esquiver.
L’homme est-il ce rocher ou ce roseau pensant
Appelé à chercher l’éternel fondement
De sa réalité ?
Tu nies ce qui te fait en niant ton Esprit.
Laisse un peu s’amuser les nigauds qui en rient
Viendra le temps des pleurs qu’on ne peut consoler,
Le moment de la peur, l’heure de vérité,
L’inéluctable fin…
Celui qui ne veut pas savoir sera contraint
De souffrir » mille fois » Et » mille fois » pour rien,
Serais-tu celui-là ?
Quand tu ne comprends pas, ton orgueil chatouilleux
Repousse chaque fois d’un geste dédaigneux
L’ultime vérité car ce n’est pas la leur…
Où est ta liberté si tu crains ces censeurs ?
Si tu n’avances pas pour ne pas te tromper
Tu recommenceras dans une vie « d’après »
Et si tu n’y crois pas cela ne change rien
Sache que tu vivras même si tu veux bien
Mourir pour tout de bon.
La vie s’arrête un jour;
La mort n’est qu’illusion
C’est une loi d’Amour
L’homme est appelé à rejoindre Celui
Par qui tout est créé, par qui rien ne finit !
Il doit cal le mériter, voir plus loin que sa vie
Emprunter le sentier lumineux que suivit
Ce Frère au cœur serein qui marche devant lui
En lui tendant la main :
Prends-la dès aujourd’hui ! »
La Raison.
« Pour te suivre, il faudrait
Croire en l’éternité,
Or, personne ne sait la probabilité
De cet évènement que rien ne justifie
A moins d’être croyant tous les autres le nient !
Tu dois bien convenir de cette étrangeté :
Nul n’a vu revenir le moindre trépassé,
Mis à part les médiums,
Ceux qui ont des visions sans avoir bu de rhum !
Ceux que nous renions, nous, les sains d’esprit,
Ceux qui font de l’argent sans avoir rien appris,
Grugeant les pauvres gens en leur » piquant » leurs sous
On devrait enfermer ces visionnaires fous
Ou les neutraliser …
C’est honteux, c’est malsain !
Je suis très indignée par tous ces grands coquins
Ne cessant d’exploiter le malheur, le chagrin Et la naïveté.
Es-tu de leur coté ? «
La Foi.
» Si tu es indignée, je ne le suis pas moins
Je ne peux cautionner l’abus de quelques-uns
Dont la notoriété prouve que leur vision
Est largement faussée comme leurs prédictions.
Car la médiumnité ne se monnaye pas !
En toute gratuité, Dieu nous la concéda ;
II nous en fit crédit pour aider simplement
Et sans contrepartie, tous nos frères souffrants,
Ni pour nous enrichir, ni pour nous élever,
Ni pour tenter de fuir
Un Destin calculé pour nous faire avancer.
S’élever par l’argent,
Sans cesse profiter de ce don clairvoyant
Dans l’unique dessein de se glorifier
Nous entraine à la fin de la médiumnité.
Ce que Dieu nous donna nous sera retiré
Et le « voyant », « sans voix? »
N’a plus qu’à escroquer !
Il ne faut pas, non plus, céder à la passion
De l’athée convaincu, celui des convictions
Qu’il ne peut étayer par un raisonnement
Ni plus ni moins fondé :
Il faut rester prudent …
La chose détournée a forcément aussi une réalité
C’est son seul alibi !
As-tu déjà vu, une fois dans ta vie,
Des amoureux transis, sans amoureux heureux ?
Des infâmes patrons sans patrons valeureux ?
Des avocats « marrons » sans, avocats sérieux ?
Des voisins exécrés sans voisins délicieux ?
Des hommes apeurés sans hommes courageux ?
Et la foi des frileux sans la Foi transcendée ?
Ca ne peut exister !
Quand le faux apparaît c’est que le vrai est là :
Il nous faut le chercher; s’il ne se montre pas.
Rien ne peut devenir sans être auparavant;
Il faut en convenir ou l’on n’est pas savant, »
La Raison.
« J’en conviens, admettons tes médiums scrupuleux
Et poussons plus au fond
A quoi riment ces jeux ?
Comment les désigner ? «
La Foi.
…. « SPIRITUALITE » !
La Raison.
« SPIRITISME plutôt ! »
La Foi.
« Si tu veux car il n’est
Que 1’étude poussée du fait, spirituel
Vivant et éternel.
C’est par lui que l’on sait
Que nos morts sont absents à nos sens limités,
Mais qu’ils sont bien présents dans un autre Univers
Inaccessible endroit où tout est à l’envers
Par rapport à nos lois.
Ca n’a rien détonnant
Dans l’univers entier,
Tout a son complément pour pouvoir exister
La matérialité ne peut qu’associer
La spiritualité pour former un entier
Cela est permanant et s’applique pour tout :
Il faut deux éléments pour construire le tout,
L’équilibre en dépend,
Pour ne point le « casser »
La Nature défend que soient dissociés
Ces contraires évidents rencontrés chaque fois
Dans les évènements que régissent les lois.
Tout marche deux par deux
Le bon grain e t l’ivraie,
Le Seigneur et le gueux,
Le croyant et l’athée,
La haine et l’amour,
Le mauvais et le bon,
La nuit avant le jour,
La rose et le chardon,
Le début et la fin,
L’infini et le zéro,
Les démons et les saints,
Enfin, le feu et l’eau.
J’aurais pu ajouter
La matière et l’Esprit.
L’abstrait et le concret,
L’immobile et la vie,
Le futur, le passé,
L’écoulement du temps et le temps arrêté…
La liste ne saurait s’interrompre un instant ;
Il faut se limiter, l’univers est trop grand;
Mais, sauf à être sot, on ne peut raisonner
Sur un tout petit lot qui, seul, obéirait
Au mouvement commun qui régit l’existant.
La logique des uns n’a rien de différent
De celle qui sous-tend les autres éléments.
En voulant isoler l’univers de nos sens,
De l’univers entier tu répètes la danse
Du dauphin enfermé !
Il manque un complément …
Rien ne peut fonctionner dans cet enfermement.
Tes savants l’ont prouvé :
Nous sommes reliés aux Espaces infinis
Par l’attribut « pensée »
Et celui qui le nie n’a pas la vérité,
Il doit s’acoquiner avec les « esprits forts »,
Ces savants distingués proclamant qu’on a tort
De vouloir regarder au delà de son nez …
Ou bien se marier à ces libres penseurs
Dont la laïcité est l’unique secteur
Pouvant les motiver
Ces « religieux » bornés ne sont pas différents
De leurs frères insensés qui tuent sauvagement
Ceux dont la religion diffère de la leur
Car il n’est de passion qui ne soit la noirceur
Quand l’unique raison a perdu toute ampleur…
Rejeter l’incompris est un immense orgueil.
L’orgueil est bien pis que se crever un œil,
L autre y verra toujours !
L’orgueil occulte tout !
Il repousse l’Amour car celui-ci rend mou !
II veut briller en tout, démontrer son savoir
Rassembler les atouts qui le feront valoir …
Ce qu’il ne comprend pas l’injurie…
Il peut l’accepter : il le nie !
Se soumettre à son Dieu est le pire des sorts
Pour cet impétueux pèlerin de la mort.
En niant l’Absolu,
En repoussant l’idée de la chose inconnue,
II ferme ses pensées et se retrouve nu
Devant l’adversité.
Elle guette sa proie,
Fond sur elle, d’un coup,
La terrasse et la broie 1
Venue de n’importe où, elle atteint l’insensé
Quelle elle met à genou;
S’il cherche à résister, elle appuie fermement
Sur cet homme penché …
Au plus l’orgueil est grand
Au plus l’appui est fort :
L’orgueilleux se reprend
Ou se donne la mort !
Cette fatalité ne naît pas du hasard,
Elle est nécessitée !
L’homme marche, hagard, il faut le réveiller,
Le sortir prestement de son coma profond,
L’extraire du néant, l’inviter à ce bond
Qui va le projeter hors de ce puits sans fond,
Vers son Eternité…
Son choix est souverain,
Deux issues s’offrent à lui :
La Lumière sans fin
Ou le gouffre et la nuit !
Souffrir n’est pas fortuit,
Peu en sont convaincus.
Ce n’est pas de Celui par qui le monde fut
Que nous vient le malheur ! … »
La raison.
« Et à quoi, ou à qui, imputer la douleur ?
Si ce Dieu, que tu dis si bon et si plein de cœur,
Prévoit tout et sait tout comme tu le prétends;
Quand le grand Manitou veut que tu sois content,
Tu l’es soudainement
Et quand Il ne veut plus, tu pleures amèrement !
Tout cela je le sus lorsque j’étais enfant…
Les croyants sont formels
La religion l’apprend…
T’éloignerais-tu d’elle ?…. »
La Foi.
» Plus souvent que tu crois car je ne confonds pas
Les croyances et la foi !
Tu évoques un temps révolu :
Personne aujourd’hui ne reprend
Ce verbiage qui donne
Une idée dépassée de la Divinité. »
La Raison.
« Que me proposes-tu si Dieu n’y est pour rien ? «
La Foi.
« Je n’ai pas prétendu qu’il n’y était pour rien,
Je prétends seulement que l’homme a un destin
Construit conformément au principe divin
Qui veut que nous soyons, en toute liberté,
Responsables d’actions qui nous seront comptées.
Tout ce que nous semons dans une vie « d’avant »
Nous le récolterons au passage suivant,
Dans une vie « d’après ».
C’est l’immuable Loi :
L’homme doit s’élever
En réglant ce qu’il doit.
Rien ne peut arriver que l’on ne l’ait voulu
Quand notre Arne volait bien au delà des nues.
Notre corps éthéré,
Libéré de la chair qui le neutralisait
Parvient à y voir clair …
Et, voyant, il frémit :
La vie qu’il a quittée repasse devant lui.
Rien ne lui est caché :
Ce qui fut est inscrit pour une éternité :
Le mal qu’il a produit ou le bien qu’il a fait,
Tout est là, terrible et tendre à la fois…
L’âme passe au crible ses malheurs et ses joies
Elle comprend soudain que ce qui lui fit mal
Fut un énorme bien ! »
La Foi.
» Grâce à lui l’animal qui nous anime encore
Disparaît au profit de l’humain qui s’ignore,
Ce qui n’était compris que très sommairement
Eclate à sa raison
Libérée des tourments que produit la passion.
Ce que l’Ame choisit, l’homme le bannirait
Sauf ces cas merveilleux d’âmes très élevées…
Qui refusent les cieux pour nous faire avancer.
D’autres âmes éclairées ont choisi de souffrir
En toute liberté,
Pour s’aider à grandir. »
La Raison.
» Souffrir ! Souffrir ! Souffrir !
Tu n’as que ce mot-là pour nous ragaillardir ?
Dans mon dos, j’ai un froid…
Que serait-ce si Dieu n’était pas celui-là
Que tu dis amoureux de l’homme qu’il créa ?
Affronter la douleur, s’acharner à guérir
Pour sombrer dans les pleurs ;
Revivre pour mourir…
Quel programme charmant !
Mon envie, est de fuir cette vie qui m’attend,
Pas de m’en enquérir !
A moins que tout ceci soit dû à nos parents
Qui vécurent ici il y a fort longtemps :
Eve, trop dévêtue, enflamma notre Adam
D’un amour éperdu…
Ils firent des enfants :
Le Ciel fondit sur eux car, en créant la vie
Ils courroucèrent Dieu !
L’histoire se poursuit par un crime de sang
Quel destin inouï,
Quel désenchantement…
Pour celui qui nous fit
Tout venait d’avorter avant de commencer !
Et ton Dieu le savait !
Moi, la Raison, j’essaye
De comprendre … En vain !
La Genèse m’apprend qu’elle ne m’apprend rien
Que de très surprenant.
Je ne puis cautionner
La souffrance reçue de parents éloignés,
Produite à mon insu …
Et pourquoi condamner de pauvres descendants
Pour crimes perpétrés par ses premiers parents ?
Aucun juge, aujourd’hui, ne s’en aviserait ! »
La Raison.
» Indigné et surpris, tels sont mes sentiments
Je suis un homme aigri par ces divins tourments.
Toi, tu les ennoblis et moi je n’y crois point
Je dis et je redis : souffrir ne mène à rien ! «
La Foi.
» Tu répètes sans fin un langage parlant,
Construit pour l’homme ancien et son entendement …
Et bien d’autres avec toi !
Cela est affligeant et me laisse pantois …
Serions—nous indigents ?
Pauvres à en pleurer ?
Qui peut croire encore à ces infortunés
Responsables du sort de ceux qui en sont nés ?
Tous ceux dont la raison n’a pas su s’adapter,
Hors de leur religion, à la chose sacrée
Et c’est les apeurer que creuser le récit.
Défense d’y toucher ! Cela est interdit !
Mais toi, saine raison, qui t’empêche de voir
Plus loin que l’horizon de ce maigre savoir ?
Dans ce récit naïf, dense et beau à la fois,
Donne un coup de canif, dépouille-le et vois
Le mystère caché de la chose créée.
DIEU, divine beauté, Connaissance infinie,
Amour incontrôlé,
Se fit Âme et Esprit,
Ces deux Epoux divins desquels l’Homme naquit.
L’essence est l’Esprit, l’âme, la substance.
L’homme les porte en lui,
Par la fusion des deux il est divinisé ;
Ce que Dieu descendit, il doit le remonter
Et la fin du trajet s’appelle : L’UNITE.
La sublime fusion est son Eternité ;
En toutes occasions il doit la mériter
Choisir à tout moment Connaissance et Amour
Ou subir les tourments de tous les mauvais jours,
Quand ses sens excédés l’entraînent malgré lui
A nier le Parfait pour le mal et la nuit.
Amour et liberté, ces attributs divins,
Nous furent concédés
Et ce n’est pas en vain qu’il nous faut ajouter :
RESPONSABILITE
Grâce à ces dons parfaits,
Nous sommes les enfants de nos agissements.
« Souffrir ne mène à rien » ??
Je dirai autrement…
Une pensée me vient :
Pourquoi bâtir nos pleurs ?
Qui nous l’a demandé ?
L’enfant de la douleur est par lui enfantée ..,
Ni par son Créateur, ni par la destinée.
Ebloui par la vie, il ne retient pour lui
Que le maigre sursis de tout ce qui séduit
Et pour s’en emparer cet enfant se renie;
En voulant s’élever hors de son Créateur
Ce pauvre infortuné devient son dictateur.
Dès qu’il mord dans le fruit de cet arbre orgueilleux
Commencent ses ennuis
Dès qu’il renie son Dieu au lieu de le chercher
Et cet arbre pesant et ce fameux pommier
Qui perdit notre Adam…
Eve l’aida un peu !
Croyant se libérer de la force des cieux,
Nos premiers amoureux s’enchaînèrent à jamais
A leur adversité…
La Bible nous l’apprend.
Ces tout premiers parents, c’est nous qui les portons,
Depuis la nuit des temps
L’éternel féminin. Eve l’infortunée,
Réside en notre sein;
La divine Psyché s’est démultipliée
Dans l’humain.
L’homme est un enfant et sa mère à la fois,
C’est lui, le fier Adam, que son âme épousa
Et le Maître divin, tous deux les baptisa
Par l’Eau et par le Feu, par la Chair et l’Esprit …
EVE et ADAM c’est toi …
Le mal qu’ils ont produit en ignorant la Loi
Est celui que tu fis !
Avant que d’être nés, nous étions,
Et après notre mort, nous serons.
Et nous avons été maintes et maintes fois …
L’homme de Cro-Magnon, c’était toi !
L’ignorer revient à condamner
Ceux qui 1’ont précédé
Et les autres, depuis avant la chrétienté
Celui dont le destin voulut qu’il apparut
Bien avant le divin, sublime et doux JESUS
Resterait dans la nuit ?
Les autres bienheureux dont la chance inouïe
Fut de naître après eux,
Depuis deux mille années, savent qu’ils seront tous
Un jour ressuscités ;
Qu’en est-il des premiers ?
C’est à se demander si l’âme habitait
Tous nos prédécesseurs,
Nos frères et nos sœurs de ces temps éloignés…
Moi, je n’en doute pas :
Les humains sont humains depuis le premier jour,
Le Verbe souverain le dit depuis toujours.
Dans sa naïveté, la Bible nous apprend
Que notre premier-né, celui qui fut Adam,
Par Dieu était sacré
Homme de sang et âme incarnée.
Cet homme prenait rang le premier,
Par l’esprit qui lui était donné …
Rien n’a changé depuis ; tout se poursuit !
Notre âme chemine et s’instruit
De vies en vies
Le nier, c’est condamner aussi
L’enfant infortuné
Que la Mort repris
Peu après qu’il soit né.
N’ayant rien accompli, n’ayant rien pu prouver
Où est-il aujourd’hui ?
Comment Dieu pourrait-il décider où mettre ce mort-né ?
Trop petit pour le grand Paradis qu’il n’a pas mérité,
Exclu de cet enfer réservé aux damnés,
Le Purgatoire aussi ne peut lui convenir
Car, n’ayant rien choisi qui eut pu le noircir,
La purification demeure sans objet !
Si notre destinée se jouait dans le flash d’une vie,
Il y aurait des nantis, des lâches et des gentils,
Des méchants et des bons … Comme ça ! ….
Selon que notre sang
Viendrait d’un fier soldat de la paix et du bien
Ou du joyeux luron, ou du noir assassin,
A moins que nous ayons reçu de Dieu ces « dons »,
Les uns seraient contraints
De vaincre leurs penchants,
Les autres, au cœur serein,
Les biens nés, les enfants de la félicité,
Par les grâces reçues, sans l’avoir mérité,
Du peuple des élus seraient les biens nommés ?
Ce Dieu n’est pas mon Dieu ! …
Je préfère encore mieux me soumettre au hasard,
Jouir de ses présents, me livrer à son dard,
Admettre cet absent
Plutôt que d’encenser un Dieu omnipotent
Injuste à notre égard,
Nous avons tous reçu une première fois
Ce don exceptionnel de choisir notre voie
En toute liberté.
Aucun ne fut nanti, aucun ne fut berné …
Par de nombreuses vies, nous sommes invités
A cheminer vers Lui :
A nous de le trouver !
Nombreux sont nos sursis !
Dieu ne condamne pas l’homme à tout jamais;
Quels que soient nos excès,
Notre unique trépas est de recommencer une nouvelle fois
Une nouvelle vie.
Et la chance des uns est la chance des autres
Et le malheur des uns est le malheur des autres.
Là est la vérité,
C’est la mienne en tout cas ! «
La Raison.
» Fort bien ! J’admets cela,
Sauf qu’il faut m’expliquer comment
Moi qui suis là, dans cet homme avancé,
J’aurais pu exister au tout début des temps
Avec tous les enfants de cette humanité ?
Nous étions « vingt et cent », nous sommes des milliards
Avec cet excédent, tout redevient blafard :
Ton lumineux parcours tourne court …
Tu as tort !
Ces chiffres sont trop lourds pour confirmer le sort
Que tu nous as décrit de l’âme et de sa vie.
Toutes n’ont pas vécu, comme tu le prétends,
L’enfance de ces temps où l’homme marchait nu.
Tu vois, moi, la Raison, je ne désarme pas :
Cette belle vision n’est que bouillie pour chat ! … »
La Foi.
» Tu veux absolument me voir désarçonnée …
Ne sois pas chipotant sur une quantité
Alors que tu oublies les mondes habités
Qui à nous se relient.
Qui pourra calculer les humains de l’éther ?
Les âmes avancées ? Celles créées d’hier ?
Qui pourra convenir du lieu de leur trajet ?
Qui pourra leur offrir la planète espérée,
Celle qui correspond à leur avancement ?
C’est Dieu, le grand Patron, réglant ce mouvement,
Celui qui sait toujours où et quand et pourquoi
L’âme verra le jour.
Qu’importe notre émoi si nous nous comportons
En comptables étriqués, en donneurs de leçon
Ne sachant regarder que le bout de nos pieds.
L’univers est si grand, si peuplé, si parfait
Et si communiquant, qu’on ne peut rien compter.
Les humains sont humains dans toutes les contrées
De l’univers sans fin.
Nous avons commencé la vie d’âme incarnée
Dans un homme d’ici ou d’un monde éloigné
Et nous serons partis vers des mondes plus beaux
Quand d’autres descendront habiter nos berceaux.
Ce flux et ce reflux c’est Dieu qui les régit.
Ce n’est pas un luxe et ce n’est pas gratuit
Si la terre est peuplée de ces milliards de vies,
L’homme l’a travaillée, multiplié ses fruits,
Sans savoir que là-haut des âmes attendaient
Pour cheminer ici …
Quant à la quantité… Laissons Dieu la fixer.
» Croissez, multipliez … » Il nous le demanda
Pour recevoir les vies « volant » dans l’au-delà,
Celles dont le destin était de vivre ici t
-
Ames de « ce matin »
-
Ou Ames « dégrossies » !
La Raison.
» Plusieurs mondes habités ! C’est cela que tu dis ? »
La Foi.
» Pourquoi t’en étonner ? »
La Raison.
» C’est pas ce qui est dit dans les textes sacrés… »
La Foi.
» Serais-tu arrêté par tout ce que tu nies ? «
La Raison. –
» Non pas … Non pas … Je ris de voir où tu en es
Toi, la Foi, tu es loin de la chose enseignée,
Je ne peux faire moins que t’en féliciter
Car moi, le mécréant, je dois céder le pas
A l’autre mécréant plus mécréant que moi !
Si un jour un méchant
M’eut dit que c’était toi,
Je ne l’aurais pas cru ! «
La Foi.
» Mais quand cesseras-tu de prendre tes désirs
Pour des réalités ?
Arrête ton rire : il nous faut avancer.
Quant aux textes sacrés : on doit interpréter,
Je te l’ai déjà dit. Pourquoi recommencer ?
De tout ce que j’écris, il n’y a rien d’insensé :
Ces choses sont connues depuis l’antiquité.
De RAMA, à JESUS, les grands initiés
Surent depuis toujours qu’il fallait limiter
La lumière du jour, pour ne pas nous aveugler …
Nous sortions du berceau de cette humanité,
Fragiles jouvenceaux à la raison bornée :
La trop grande clarté nous eut déboussolés !
La grande Vérité, celle de tout en haut,
Pour ne pas nous blesser fut cachée par les mots ;
L’homme n’était pas prêt nais il était curieux,
Il fallait annoncer et la terre et les cieux
A l’unique héritier de ces dons merveilleux :
Ce qui est naïf pour nous convenait aux anciens…
A quoi bon ce courroux qui ne rime à rien ?
La science nous conduit plus loin que le passé;
Ni elle ne détruit ni ne peut évincer
Ce qui est établi de toute éternité :
Tout devient plus précis mais rien ne peut changer.
Quant à vouloir nier la physique enseignée,
Autant se résigner à rester dans le port,
A partager le sort des marins débarqués …
Le navire, sans nous, devra appareiller !
Nous restons « dans le coup » ou sommes oubliés
Jusqu’au prochain départ, jusqu’à la vie d’après… «
La Raison.
» Et ceux qui sont instruits auront tous devancé
Leurs frères trop petits,
Trop loin pour égaler ces frères érudits ?
Que fais-tu de Jésus, de son enseignement :
« Heureux les tout petits,
Le royaume des cieux est à eux…. » «
Tu l’oublies ??? »
La Foi.
» On ne peut dire mieux.
Nul n’en sera surpris.
Ceux dont il est question sont dans l’humilité
Comme ces tout petits, confiant leurs secrets
A ces deux grands amis qui les ont fécondés,
S’en remettant à eux, adorant leurs parents,
Ils grandissent heureux et apprennent en marchant,.
Le savoir n’est pas tout; Il peut mener très loin
Ou nous rendre un peu fous
Si nous ne prenons soin
De relier l’appris à Celui de qui vient
Toutes choses et la Vie !
Seuls, nous ne sommes rien.
Pas même ces « petits » …
De pauvres orphelins que le savoir remplit
Mais qui ne savent rien !
Jésus veut nous montrer que l’orgueil insensé
Qui nous grandit ici
Ne peut nous amener où iront ces « petits »
Seule l’humilité peut nous rehausser. »
La Raison.
« Il te faut ajouter : avec la Charité… »
La Foi.
« Merci, chère Raison, de l’avoir mentionné .. .
Si tu veux, reprenons ce qu’ il faut démontrer :
L’Amour, tu l’as compris, sous-tend tous nos propos,
C’est Lui qui éclaircit les phrases et les mots
Du modeste récit.
A quoi bon en parler s’il se trouve partout
Dans la chose évoquée ?
Quand nous serons au bout de ce long entretien
Qui doit nous marier,
Issu de notre sein, un enfant sera né
Ou alors, le néant …
Tu n’es pas sans savoir le nom de ce géant,
Il s’appelle : l’Espoir !
Saurons-nous l’enfanter ?
Ou devrons-nous glaner, chacun de son coté,
Toi : une logique
Et moi quelques rites ?
Et tous les deux dépassés ?
Sachons-nous écouter ! »
La Raison.
» Jusque là, je te suis, continue le récit. «
La Foi.
» Es-tu bien convaincue de l’Univers caché ? «
La Raison.
» Tu dis qu’il est caché : je ne puis donc .le voir;
Cette difficulté contrarie mon espoir t
D’un jour le déceler. »
La Foi.
» L’atome est-il perçu ? «
La Raison.
» Jusqu’ici, pas encore. »
La Foi.
» Tu crois sans l’avoir vu;
Car ceux qui l’ignorent doivent alors ignorer,
Tout ce qu’il a produit, de bon et de mauvais.
Il est … C’est évident !
On dut l’imaginer car ce maillon manquant
Laissait inexpliqué l’ultime fondement
De tout ce qui était …
Et l’histoire prouva que l’homme a eu raison
De poursuivre la voie de son inspiration.
Depuis, tout s’éclaircit et l’on en sait plus long.
Rien n’a jamais remis en doute la vision
Du premier élément de matérialité :
Noyaux et électrons sont, pour toujours liés.
Puisqu’ils ne furent » vus » c’est qu’ils furent pensés,
La « preuve » vint après «
La Raison.
« Sauf plus ample informé, rien n’est encore » prouvé «
Gardons les guillemets… »
La Foi.
» Je le fais volontiers !
L’atome est démontré à travers ses effets.
Nous sommes convenus d’accepter ses acquits
Comme le résultat de la chose établie :
C’est plus qu’il n’en faudra pour traiter ce qui suit …
Il faut analyser l’homme en son entier,
Tel qu’il est observé par l’Université…
Par six niveaux distincts s’analyse l’homme :
-
L’association des » grains » constitue « l’atome »,
-
Ces derniers s’associent dans une molécule,
-
Molécules se lient dans une cellule,
-
Cellules combinées et l’organe est construit,
-
Organes reliés et le corps s’en déduit,
-
Ce dernier, marié à la psychologie
Fait de l’homme un entier,
Vu par l’homme d’ici…. »
La Foi.
» L’homme devient un « corps psychomatique » …
Doit-ton poursuivre encore ?
Chercher ce qu’implique le premier niveau ?
Ou décider qu’ainsi, tout est dit ? L’homme est clos ?
La science est formelle :
D’une onde éthérée spatio-temporelle
Le corpuscule naît :
C’est le niveau zéro qu’on avait oublié !
Le sixième niveau, pas plus que le premier
Ne saurait limiter les niveaux précédents,
L’homme est » continué » dans des niveaux suivants.
Ceci est démontré, grâce aux époux Kirlian :
Une sorte d’aura entoure notre corps
Et, bien qu’elle soit là, nous échappe encore
Car immatérielle et présente à la fois;
C’est elle qui régit le sixième niveau.
Cette aura est aussi au septième niveau.
Un niveau précédent mène au niveau d’après
Et le niveau suivant ne saurait exister
Sans le niveau d’avant.
C’est vrai pour le premier,
C’est vrai pour le dernier
L’homme est « précédé «
L’homme est » continué «
Cet ensemble surgit, se poursuit et finit
Là où il commença :
De DIEU à DIEU il va …
La logique même fait qu’avant le zéro
Et après le septième,
Existent des niveaux tout aussi évidents.
Tu pourras les trouver plus loin, dans le texte
Que j’ai intitulé » MECANIQUE CELESTE « .
La Raison.
» Et l’âme dans tout ça ?
Et l’Esprit? Où sont-ils ? »
La Foi.
« Le fond de ce débat serait bien inutile
Si nous n’en parlions pas.
L’homme n’est permanent que par l’âme qu’il a,
Il devint conséquent par DIEU qu’il rencontra
Quand sur lui, descendit cet élément divin
Qu’on appelle l’Esprit,
Le corps, l’Ame et l’Esprit sont en lui réunis
Et il règle son sort par l’âme qui choisit
L’influence du corps ou celle de l’Esprit,
Ces contraires sont là pour le faire avancer
Comme le veut son choix en toute liberté.
Il lui faudra le temps pour choisir le « Parfait »
L’homme lointain d’antan était fort limité ;
Il errait dans les bois,
Tout en se protégeant il choisissait ses proies !
Ou c’est lui qui chassait ou il était mangé !
Cet homme, prisonnier de l’environnement
Etait loin de penser au destin éclatant
Qu’il devait préparer.
Des centaines de vies s’écoulèrent depuis…
Peu à peu il monta, émergeant de son puits,
Et cet homme est là, dans l’homme d’aujourd’hui. …
C’est toi, l’homme d’hier et l’homme de demain :
Tu cherchas à manger, tu dois chercher l’amour…
Il est en toi niché, il faut le mettre au jour
Comme nous l’a montré Dieu, personnalisé
Dans le divin Jésus.
C’est par lui que tu es, c’est par lui que tu fus !
L’amour, l’humilité et tu seras sauvé
De cet ingrat destin,
Car tu verras la fin
Des successions de vies que tu déroules ici,
Des mondes plus sereins attendent ta venue,
Ton âme le sait bien,
En cherchant la vertu, tu l’aides à s’échapper
Du sein de son écueil :
Ce corps trop imparfait voué à son cercueil,
Il la veut entrainer vers la fin de sa vie
Mais elle doit monter au niveau de l’Esprit.
Elle y parvient un peu à cet état parfait… ,
Elle y parviendra mieux quand elle aura « marché »
Encore quelque temps, encore quelques vies
Fertiles par moment, surtout si elle suit
Le chemin éclatant qui mène à la Vie.
Ton âme est l’enfant de tes nombreux sursis;
Elle est médiatrice entre ton corps qui meurt
Et tous les délices de l’immortel bonheur,
Ses choix sont importants
Elle et toi, vous irez
Tous les deux de l’avant, grâce à la volonté.
Grâce aussi à la Foi qui vous fait avancer
En expliquant pourquoi vous suivez ce trajet.
Cette Foi éclairée par la sage raison
Doit, pour s’illuminer comprendre la passion
Du Fils de Dieu JESUS … Et la Résurrection. »
La Raison. –
» Excuse-moi un peu si je t’arrête là :
Je préfère encore mieux rejeter tout cela
Qu’écouter la leçon d’un corps
Quand, à la fin des temps, viendra le Jugement.
Je l’ai trop entendu en ces temps éloignés
Lorsque tu me poussais, petite et toute nue
A l’Office du soir ou celui du matin !
J’essayais de vouloir comprendre ce « refrain »
Et « la résurrection de la chair – Amen ! »…
Garde cette oraison pour qui l’accepte bien,
Crois à ce que je dis :
Même le célébrant rejette cet écrit !
Ce Mystère est navrant ! Par lui je m’éloigne de toi .
Je préfère la vie de cocagne,
Celle de mes frères qui ne croient pas,
Que d’exprimer des mots que je n’accepte pas…
Et si je meurs idiot Dieu ne m’en voudra pas…
Il ne peut me vouloir, à la fois :
Clairvoyant, amoureux du savoir,
Honnête, intelligent, respectueux surtout
Des lois de l’Univers et reniant le tout
En pensant à l’envers !
On ne peut pas nier que le corps disparaît.
Rien ne fera jamais de ce corps dispersé
Un beau ressuscité !
Tu ne m’amèneras pas à tout cela…
Autant t’en aviser.”
La Foi.
» L’impétuosité est une réaction
Que devrait éviter une saine raison
C’est toi qui m’as « coupé » au milieu du récit
Sans savoir si j’allais dire ce que tu dis.
Tu laisses deviner, dans ton cœur, le mépris…
Il nous faut respecter
Ceux qui croient et qui prient.
Nous sommes tous très, très loin de la vraie vérité.
Et prendre pour témoin un dogme dépassé,
Sans le moindre souci de heurter, de bloquer
Tous ceux qui l’ont admis
Te range aux cotés de tous mes ennemis. »
La Raison.
» Pardon de m’emporter !
Moi, je suis La Raison et réagis ainsi
En toutes occasions,
Quel que soit le défi que je dois relever.
C’est cela ma fonction ;
A toi de limiter le cri, de ma passion :
Tu trouveras les mots qui sauront apaiser
Cet incident.est clos…
Tu peux continuer. «
La Foi.
» Par la « Résurrection »,
Jésus nous a montré que jamais nous mourrons
Nous cessons d’exister mais nous vivons encore
Dans un corps éthéré qui anime le corps,
Celui qui nous portait :
Il s’échappe à la mort
Et rejoint l’Univers invisible.
Notre sort est joué…
Et c’est vers un niveau défini
Par le niveau atteint au cours de notre vie
Que nous sommes certains d’arriver !
Tout est dit pour cette fois !
Le cours de notre vie a mis l’âme pleine d’amour
Près des Esprits heureux -.
Et l’âme sans amour au niveau de tous ceux
Qui reverront le jour pour apprendre à aimer
Sur la terre d’ici, cet astre imparfait…
JÉSUS est le premier à nous l’avoir montré.
Il fallait qu’on le vit …
La Foi.
» La sublime énergie de son rayonnement
Autour de son Esprit rassembla prestement
Tous les « grains » matériels,
Ceux de l’atmosphère environnant.
Du ciel, apparut dans sa »chair »,
Aux yeux des disciples,
Le grand Ressuscité.
La fin du périple arrivé,
Jésus s’est élevé dans les nues
De la même façon qu’il en était descendu …
Seule, cette version peut être retenue.
I1 faut nous rappelez de ceci.
« Jésus vint, les portes étant fermées » (1)…
A celui qui maintient qu’il passa par les murs
Je n’ose répliquer !
Il nous faut être sûr
Que, spiritisme ou pas,
Rien ne peut expliquer autrement tout cela
A moins de rejeter la divine leçon :
Jésus nous a montré, par sa résurrection;
L’homme » ressuscité « …
La Raison.
» Les termes employés créent une suspicion.
Pourquoi « ressuscité » ?
Par ce mot nous voyons
Les morts se relever,
C’est sa définition. «
La Foi.
» C’est ainsi qu’on disait.
Le langage parlé doit nécessairement
S’accorder au connu
Ou rien ne passe plus !
Or, les contemporains, de Jésus admettaient
Surtout les Pharisiens qu’on put ressusciter ;
Ils n’y comprenaient rien mais retenaient l’idée
D’un retour incertain de quelques décédés.
C’est ainsi qu’ils firent l’hypothèse de Jean
» Ressuscité » en Jésus (2) »
Ils ont pourtant tous deux vécu en même tempe ?
(1) Jean Chap. 20 – v. 26 ;
(2) Mathieu Chap. 14 v. 2
Evitons d’en rire !
Ils ont tous deux mille ans !
On ne peut qu’excuser le maigre entendement
Des hommes du passé.
Bref, le mot existait :
Un autre n’eut jamais réussi à percer !
La Foi.
» Les mots sont indigents :
Il faut les replacer dans l’espace et le temps.
Sachons les employer avec discernement’:
La Foi n’interdit pas d’être intelligent ! » «
La Raison.
» Pourquoi Jésus dut-il être crucifié ?
On nous dit – c’est subtil – que c’est pour nous sauver
Je ne vois pas pourquoi il fallut l’immoler
Sur cette immonde croix !
Que faut-il en penser ? «
La Foi.
» Sans l’atroce destin nous l’eussions oublié !
C’est le tout premier point et je crois qu’il est vrai.
Dans leur majorité, les Chrétiens ont appris
Que sa mort rachetait nos péchés.
Ce qu’Il fit ne peut se résumer aussi brièvement :
Il vint nous enseigner
Car c’était le moment de nous faire avancer;
Nous étions égarés et perdus pour toujours
En l’absence d’Amour !
Les hommes de ce temps voyaient le Paradis
Comme un prolongement des joies connues d’ici
Et pour les mériter, les dix commandements
Ils devaient observer,
Tout en se soumettant aux rites imposés.
Saluons le progrès accompli jusqu’ici,
Mais tout n’était pas dit :
La spiritualité’ recèle des beautés
Hors de notre portée si l’on ne sait aimer.
L’Amour, pour rayonner, devait bouleverser
Les principes établis, renverser les nantis
Jaloux de paraître, rehausser les « petits « ,
Détruire la lettre au profit de l’Esprit.
En ces temps, l’érudit renie formellement
Tout ce que Jésus dit :
» Pour être le plus grand, soyez le plus petit « ,
Ou encore, ce délit aux yeux des occupés :
« Aimer ses ennemis autant que ses amis »
Comment auraient-ils pu comprendre un seul mot
De ces phrases incongrues ?
Tout cela sonnait faux à l’oreille des sourds
Que nous étions jadis.
Ignorants de l’Amour, ces préceptes inédits
Révoltaient l’initié d’alors,
Tous ceux qui se sentaient visés …
Ils furent trop heureux de Le crucifier !
Je n’ai pas indiqué les Béatitudes (1)
(1) Mathieu chap. 5 – v. 1 à 12